Le concept de tontine, système traditionnel d’épargne collective, transcende les frontières et les cultures. Connue pour sa simplicité et son efficacité, la tontine est une méthode fiable de mise en commun des ressources depuis des siècles. Mais saviez-vous que cette pratique porte plusieurs noms différents à travers le monde ?
Voyons comment les différentes communautés appellent cet outil financier ingénieux, ce qu’il signifie dans leur culture et pourquoi il reste si populaire aujourd’hui.
Qu’est-ce qu’une tontine ?
À la base, une tontine est un accord financier collectif dans le cadre duquel un groupe de personnes verse une somme d’argent déterminée à intervalles réguliers. Les fonds mis en commun sont ensuite distribués à un ou plusieurs membres à tour de rôle ou en fonction des besoins. Les tontines peuvent avoir des objectifs variés, tels que :
Financer des projets d’entreprise.
Soutenir des événements sociaux tels que les mariages et les funérailles.
Aider les membres à épargner pour des dépenses importantes.
La beauté d’une tontine réside dans sa simplicité, sa confiance et sa nature communautaire. Elle encourage la discipline, la responsabilité et le sens de la solidarité parmi ses participants.
Les nombreux noms de la tontine dans le monde
Afrique
« Njangi » (Cameroun) : Au Cameroun, ce terme représente l’esprit d’entraide et d’épargne communautaire.
« Esusu » (Nigeria) : Commun au peuple Yoruba, Esusu est synonyme d’économie et de débrouillardise.
« Sou-Sou » (Ghana/Caraïbes) : Originaire d’Afrique de l’Ouest, ce terme a voyagé avec la diaspora africaine jusqu’aux Caraïbes et au-delà.
« Tontine »(Afrique francophone) : Ce terme français est largement utilisé dans des pays comme la Côte d’Ivoire, le Sénégal et le Mali.
Asie
« Chit Fund » (Inde) : Version formalisée de la tontine, il est souvent réglementé et utilisé pour des objectifs financiers plus importants.
« Kye » (Corée) : Pratique séculaire, le Kye est profondément ancré dans la culture coréenne en tant que système d’épargne et de crédit.
Amérique latine
« Cundina » (Mexique) : Ce système d’épargne rotative est populaire au Mexique et dans les communautés mexicaines-américaines.
« Pandero » (Pérou) : Ce mécanisme est couramment utilisé pour épargner en vue d’un achat important, tel qu’une voiture ou une maison.
Europe
« Tontine » (France) : Le terme lui-même provient de l’Italien Lorenzo de Tonti, qui a popularisé le concept au XVIIe siècle.
« Huisbewaardersfonds » (Pays-Bas) : Bien que moins répandu aujourd’hui, il reflète un concept d’épargne communautaire similaire.
Moyen-Orient
« Jame’iyya » (pays arabes) : Ce terme met l’accent sur l’aspect social de la mise en commun de fonds entre des membres de la communauté en qui l’on a confiance.
Pourquoi la tontine persiste-t-elle à travers les cultures ?
Malgré l’essor des systèmes bancaires formels, les tontines restent pertinentes pour plusieurs raisons :
Accessibilité : Les tontines offrent un accès financier à ceux qui ne peuvent pas prétendre à un prêt ou à un crédit bancaire.
Confiance : Fondées sur des relations personnelles, les tontines prospèrent grâce à la confiance mutuelle.
Flexibilité : Elles s’adaptent aux besoins spécifiques de leurs membres, qu’il s’agisse d’épargne, d’urgence ou d’investissement.
Liens communautaires : Au-delà de l’argent, les tontines favorisent un sentiment d’unité et de responsabilité partagée.
Diaspo : L’évolution numérique des tontines
À l’ère de la technologie, les tontines traditionnelles font peau neuve. Des plateformes comme Diaspo redéfinissent le fonctionnement des tontines en les mettant en ligne. Avec Diaspo, les participants peuvent :
Créer et gérer des tontines de manière digitale.
Garantir la transparence et la sécurité grâce à des systèmes cryptés.
Entrer en contact avec des participants du monde entier, en brisant les barrières géographiques.
Diaspo préserve l’essence culturelle des tontines tout en les rendant accessibles et efficaces pour l’utilisateur moderne.
Alors, comment dit-on la tontine dans votre langue ?
Le caractère mondial des tontines illustre l’universalité des pratiques financières collectives. Qu’elle s’appelle Njangi, Esusu, Sou-Sou ou Jame’iyya, l’essence de la tontine reste la même : un système de soutien mutuel et d’autonomisation financière.
Partagez avec nous la façon dont vous dites la tontine dans votre langue et ce qu’elle signifie pour vous ! Célébrons cette tradition intemporelle qui nous relie à travers les cultures et les continents.